Archives départementales, Patrimoine

Les caractères externes d’un acte

Invocation
AD 11 H 21/5 - 10 décembre 1507, à Rome. Bulle de Jules II pour le droit de fabrique de l'abbaye de Lagrasse. © Archives départementales de l'Aude

Pour comprendre pleinement un acte, il est nécessaire de l’examiner de la manière la plus précise possible, tant dans ses caractéristiques techniques, physiques, que dans son contenu.

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Que sont les caractères externes d’un acte ?


Dans une charte, on distingue les caractères externes, c’est-à-dire les éléments qui n’entretiennent pas de rapport avec le contenu de l’acte et qui ne peuvent donc s’analyser que sur les originaux, et les caractères internes, éléments relatifs au texte et qui peuvent donc s’étudier aussi à partir d’une copie ou d’une édition fidèle de l’acte. Les caractères externes regroupent essentiellement le support, le format, la mise en page et l’écriture ainsi que les moyens de validation qui ont déjà fait l’objet d’un article dans cette rubrique. 

Le support de l’acte


Les deux principaux supports utilisés au Moyen Age sont le parchemin et le papier, ce dernier s’imposant plus considérablement à l’Epoque Moderne. 
Le parchemin est une peau d’animal (mouton, chèvre, agneau ou veau généralement) qui est d’abord trempée dans un bain de chaux afin de faciliter l’élimination des poils. On gratte ensuite avec un outil métallique les traces de chair qui ne se seraient pas détachées. Enfin, la peau est tendue sur un cadre pour sécher. Le parchemin présente alors une différence de couleur et de texture entre le « côté chair » et le « côté poil ». Pour finir, il est découpé selon le format souhaité. 
 

Le papier fait son arrivée au Bas Moyen Age et sera progressivement privilégié pour son  faible coût. Cependant, il devient alors impossible de faire pendre un sceau sur un papier, ce qui implique la persistance de l’utilisation du parchemin, pour les chartes royales ou épiscopales par exemple. De plus, les actes ayant une validité perpétuelle sont davantage rédigés sur parchemin, car ce support est perçu comme plus résistant dans le temps que le papier. Le papier aura donc beaucoup plus de succès pour les actes du quotidien, les actes administratifs, la comptabilité…

Le format et la mise en page

Le format de l’acte est principalement choisi en fonction de son contenu. Cependant, le scribe peut décider de conserver une marge plus ou moins grande et des interlignes plus ou moins espacées. Généralement l’écriture suit le côté le plus long de l’acte, mais ce n’est pas systématique.
 

Certaines chartes commencent par des « lettres allongées », qui sont des lettres étirées en hauteur, ou des lettres plus grandes que celles employées dans la suite de l’acte, soit pour l’invocation seulement, soit pour la suscription (ou intitulation) en l’absence d’invocation, soit pour toute la première ligne.

Parfois le scribe ne veut pas terminer une phrase au milieu d’une ligne et allonge démesurément le ou les derniers mots pour ne laisser aucun espace vide.

L’écriture

A partir du VIIIe siècle, la minuscule caroline fait son apparition. Elle est caractérisée par sa régularité, sa lisibilité et sa rondeur. Elle est ensuite remplacée peu à peu par l’écriture gothique, plus anguleuse et plus verticale. Puis vient l’écriture humanistique, qui contrebalance la perte de lisibilité de l’écriture gothique.