Montolieu, commune aujourd’hui bien connue comme étant « le village du livre », nous révèle à présent un peu de ses secrets à travers ses archives communales. Ces documents, déposés aux Archives départementales de l’Aude, font apparaître une autre image de ce village, qui correspond parfaitement à son identité sous l’Ancien Régime et au XIX^e siècle.

En effet, ce fonds de dix mètres linéaires met bien en lumière les us et coutumes des XVIII^e et XIX^e siècles. Par exemple, il autorise une étude de la population du « canton de Montolieu », durant la période révolutionnaire (An III- An VIII). A cette époque, on parle alors de « l’administration municipale de canton ». Cette particularité administrative, tout droit issue de la Révolution, fait l’objet d’un classement à part dans les collections. Ces documents ont donc été retirés du fonds communal (sous-série 4 E) pour être classés dans la sous-série 8 L (Municipalités de cantons). Cette étude peut d’ailleurs se poursuivre plus tard, lorsque Montolieu intègre le canton d’Alzonne dès l’An VIII (1800). Territorialement, la commune est en outre définie en huit sections cadastrales dès 1790, concrétisées par le plan napoléonien en 1811.
De même, y apparaît clairement la circulation intense des marchandises et leur taxation, à travers de très riches dossiers sur l’octroi municipal. 

 On peut aussi y entrevoir une pratique aujourd’hui inconcevable : celle du travail des enfants dans l’industrie et l’artisanat. A partir des archives de l’école et de celles du bureau d’assistance, nous voyons combien l’accès à l’instruction n’a pas été chose aisée avant les lois Ferry.  Il se confrontait aux difficultés financières de la population, la pauvreté étant le quotidien d’une grande majorité, mais aussi aux réticences des villageois, qui ne jugeaient pas utile d’envoyer leurs enfants dans les écoles communales et préféraient les garder à la maison pour travailler.

Ce fonds d’une grande richesse, comprenant 361 dossiers, est dès à présent communicable aux Archives départementales de l’Aude, sous la cote 4 E 253, et son inventaire est disponible en ligne. Chercheurs ou simples curieux peuvent dorénavant avoir un accès direct aux sources communales de l’histoire montolivaine.