Il s’agit en fait d’un arbre doublement centenaire, dont l’origine remonte à la Révolution Française. C’est en septembre 1792, afin de fêter la proclamation toute récente de la République, que le curé constitutionnel de la commune, Jean Marcou, coiffé d’un bonnet phrygien et porteur du drapeau tricolore, proposa à ses paroissiens la plantation d’un jeune arbuste, appelé « arbre de la Liberté ». Avec l’accord de la municipalité, la chose fut faite rapidement. Peu de temps après, le curé Marcou quitta les Ordres et devint professeur à l’Ecole Centrale de Carcassonne, où il se maria. Sa vie fut un modèle de probité républicaine. Son fils, Théophile Marcou, élevé dans l’amour fervent de la République et opposant farouche au Second Empire, fut maire de Carcassonne et sénateur de l’Aude.
Le modeste arbuste est ainsi devenu, au fil des décennies, un magnifique platane qui, de nos jours, étend ses larges rameaux sur toute la place. Chaque année, pour la fête communale du 15 août, c’est sous ces antiques frondaisons que se déroulent l’apéritif offert par la municipalité et le bal populaire qui clôt cette journée.
Ah ! Si le platane de Villardebelle pouvait parler, il en aurait des choses à raconter !