Archives départementales, Patrimoine

Le patrimoine ferroviaire audois #4 Chemin de fer et tourisme

AD 11 1 Fi 2041 © Archives départementales de l'Aude

Les fonds iconographiques des Archives départementales comptent plusieurs superbes affiches touristiques vantant les charmes montagnards ou littoraux de sites desservis par le rail. 

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Des premiers petits papiers ou almanachs indiquant la date et l’heure des trains, les compagnies ferroviaires sont très vite passées, dès la fin du XIXe siècle, à une production très variée de supports publicitaires : affiches, guides touristiques, films, émissions radiophoniques… Dès 1880, la publicité se révèle indispensable pour valoriser le voyage en train, sa rapidité, sa fiabilité et son confort. Ces années correspondent aux débuts de la propagande ferroviaire et à la mise en place d’une véritable politique concertée avec le monde du tourisme.

La naissance de l’affiche est liée à la concurrence que se livrent les villes et stations touristiques et les compagnies ferroviaires qui les desservent. Les unes ventent leur climat et la beauté de leurs paysages, les autres leur patrimoine, leur gastronomie ou leur clientèle. Elle est rendue possible par la mise au point de la lithographie. Les compagnies financent ou participent alors au financement d’affiches réalisées avec les offices de tourisme locaux et autres syndicats d’initiative, puis les apposent dans leurs gares et leurs voitures, faisant du chemin de fer un facteur déterminant du développement touristique.

Dès les années 1880, de superbes affiches touristiques vantent donc les charmes montagnards ou littoraux de sites desservis par le rail. La Compagnie du Paris-Orléans et du Midi magnifie ainsi la Cité de Carcassonne, premier monument visité dans la région, dont la restauration par Eugène Viollet-le-Duc et ses successeurs est alors achevée. Mais, très vite, de nouveaux lieux, plus reculés, sont proposés aux visiteurs, comme la Haute-Vallée de l’Aude et les gorges de l’Agly, situées aux confins des Pyrénées-Orientales. Une autre affiche insiste ainsi sur le caractère sauvage et préservé de ces montagnes afin d’exciter la curiosité de voyageurs intrépides. Enfin, il convient également de ne pas oublier que le voyage en train appartient à l’imaginaire du XXe siècle. Passerelle, parenthèse ou observation vagabonde, ce dernier n’a pas cessé de nourrir l’imagination des écrivains et des poètes et a ainsi laissé une trace profonde dans la littérature contemporaine.