Partager notre connaissance des fonds

Nouveaux fonds à découvrir mis à votre disposition, trouvailles effectuées dans le cadre de vos recherches ou de nos classements: découvrez ici l’actualité des fonds d’archives et faites-nous part de vos découvertes ou de vos envies!

Les Archives départementales  s’enrichissent régulièrement de fonds collectés auprès des services publics et des collectivités, ou qui nous sont confiés par des particuliers. Nous nous efforçons de traiter ces fonds aussi rapidement que possible pour les mettre à votre disposition. Cette rubrique permet de mettre en valeur les fonds inédits ou méconnus, mais aussi de suive l’actualité du traitement des fonds ou de vous associer à la réflexion sur la priorisation de leur mise à disposition.

Ils viennent d’être classés

Découvrez ici les derniers fonds, publics ou privés, classés par notre équipe.

La famille Escande était à la tête d’une entreprise d’effilochage dans la commune de Saint-Denis, au nord de Carcassonne. Les archives de cette entreprise nous sont parvenues par le biais de Mme Sally Yiangou qui en a fait don en 2018, suite à leur découverte dans la maison qu’elle venait d’acheter.
Ce fonds (174 J), classé en 2019 (49 cotes), reflète à la fois la vie d’une famille, grâce à quelques copies de lettres personnelles et aux devoirs d’école d’Henri Escande, et celle d’une entreprise, dirigée tour à tour par les différents membres de cette famille. Les factures nous éclairent sur les besoins en matière premières de l’entreprise, les registres de comptabilité nous renseignent sur les clients qui achetaient les chiffons et tissus produits. Les correspondances actives et passives donnent vie à ces clients, et nous informent sur la situation de l’entreprise. Ainsi, pendant la Première Guerre mondiale, les « hostilités » gênent l’approvisionnement, il manque des pièces mécaniques, des matières premières et le temps de livraison par chemin de fer est fortement augmenté. De plus, il manque des ouvriers et des filateurs, partis sur le front. À partir du milieu des années 20, Henri Escande se plaint également de la crise qui touche son secteur et du manque de commandes. Grâce à ces documents, on suit l’existence de cette entreprise jusque à la fin des années 1930.

Accéder à l'instrument de recherche du fonds 174 J

Dans le courant de l’année 2021, un certain nombre de fonds d’archives communales déposées ont fait l’objet d’un tri, d’un classement, d’un reconditionnement et d’un inventaire définitif.

Parmi ceux-ci, on peut citer celui de la commune de Montolieu : inventaire de la commune de Montolieu 

Ils ont été restaurés et numérisés

Suivez l’actualité du traitement des fonds !

On vous explique pourquoi ils ont été restaurés ou numérisés, et ont donc parfois été indisponibles pendant plusieurs semaines.


La numérisation et la mise en ligne de fonds anciens nécessitent des prérequis différents des archives sérielles comme l'état-civil, les recensements de population ou les registres matricules. En effet, les formats et les supports divers, leur fragilité et l'ancienneté des inventaires nécessitent des étapes préparatoires.
Pour la 3e année consécutive, les Archives départementales font restaurer les parchemins du fonds de l'abbaye de Lagrasse, documents datés du 8e au 18e siècle qui forment le fonds le plus riche de la série H (clergé régulier). Une partie de ce fonds nécessitait d’être restaurée avant d’être numérisée.
Avant d’envoyer les documents en restauration, un état sanitaire du fonds a été réalisé par nos archivistes. Il s’agissait de :

  • repérer les documents présentant des dégradations afin de ne pas les endommager lors de la numérisation. Certains documents sont secs, cassants et très difficiles à déplier.

  • dépoussiérer certains documents pour éviter la détérioration du matériel de numérisation et pouvoir les reconditionner sans risque de développement futur de moisissures.

Ensuite, une reprise des analyses descriptives a été effectuée. Certaines liasses de Lagrasse contenaient jusqu'à 80 pièces dont seules quelques-unes étaient décrites ou résumées! Une cote a été donné à chaque document, analysé individuellement, de manière précise mais concise pour un format web. Les images numérisées pourront ainsi être associées à chaque côte correspondante.
À leur retour de restauration, les documents sont reconditionnés de manière optimale (rouleaux, meubles à plan, conditionnement en boîtes spéciales pour les documents scellés) puisqu’une fois numérisés, les originaux n'auront plus vocation à être consultés en salle de lecture, afin de les protéger et d'assurer leur préservation pérenne.

Le fonds Montesquieu-Roquefort (7 J), actuellement en cours de reclassement, contient de nombreux parchemins, datés du XIIIe au XVIIIe siècle. Ces parchemins, pliés, posaient parfois des difficultés pour être simplement ouverts, tant leur peau était rigide. Ainsi, pour faciliter leur lecture et améliorer leur conditionnement, ils font l’objet d’une mise à plat (article complet à lire ici).

 

La première étape consiste en un dépoussiérage et un gommage minutieux du parchemin pour rendre à la peau sa blancheur originale et supprimer toutes les impuretés déposées au fil des siècles.
 

Ensuite, les peaux vont être indirectement humidifiées pour qu’elles se détendent. On place sur une table un buvard humidifié et par-dessus une feuille de sympatex (produit composite inerte et stable, composé d’une membrane poreuse à la vapeur d’eau et d’un feutre fin et aéré en polyester), puis une feuille d’intissé (matière semblable à du tissu obtenu sans tissage) et enfin le parchemin. On recouvre de la même manière avec un intissé, puis le sympatex et enfin le buvard humide. Ainsi, le parchemin n’est jamais en contact avec l’eau. Il est nécessaire de vérifier toutes les 10 minutes environ que le parchemin se détende correctement. Au besoin, on humidifie à nouveau le buvard supérieur.

 

Enfin, lorsque le parchemin est bien détendu, il est mis sous presse. On place sur une table une planche de bois, un buvard neuf, une feuille d’intissé, le parchemin, qu’on recouvre ensuite d’une feuille d’intissé et d’un autre buvard neuf. On place une planche de bois par-dessus, avec des poids pour augmenter l’effet de la presse. Ce sont les buvards qui vont absorber l’humidité du parchemin, il faut donc les changer plusieurs fois par jour jusqu’à ce qu’ils soient secs.
 

Les parchemins sont ensuite conservés à plat et pourront désormais être numérisés.
 

Surprises d'archives

Même lorsqu’ils sont inventoriés de façon détaillée, les fonds d’archives réservent parfois des découvertes inattendues. 
Au-delà de la connaissance des fonds que peuvent avoir les archivistes qui les traitent, il existe aussi une autre approche : celle des chercheurs, de toutes sortes, qui les manipulent et les étudient.
S’il vous est arrivé de semblables expériences, racontez-les nous brièvement, en nous expliquant en quoi elles peuvent permettre de mieux comprendre la cohérence de certains documents ou d’éclairer la réalité historique qu’ils concernent.
Ces « Zoom sur… », nous permettrons ainsi de partager ensemble notre connaissance des fonds d’archives, d’une façon vivante, toujours renouvelée et constamment enrichie !
Donc à vos plumes, ou plutôt, à vos claviers … ! 

A détourner sans modération !

Trouver les informations là où vous n’auriez jamais pensé les découvrir ? Certains renseignements apparaissent parfois au détour de dépouillements insoupçonnés, à travers des sources documentaires que l’on pensait à priori de peu d’intérêt pour le sujet étudié. C’est le but de cette rubrique qui vous présente quelques exemples de documents à exploiter de manière originale.

En 2019, dans le cadre de la thématique Audois.es d’ici et d’ailleurs, plusieurs de ces documents méconnus, fournissant notamment des éléments sur des ascendants d’origine étrangère, ont été mis en valeur. Bien qu'ils n’aient pas de caractère proprement généalogique, ils présentent toutefois un vif intérêt pour ce type de recherche.

L’immigration italienne dans le sud-ouest français ne représente que fort peu de monde avant la Première Guerre mondiale. C’est dans l’Entre-Deux-Guerres que celle-ci va prendre peu à peu un caractère beaucoup plus important. En 1919 dans l’Aude, les Italiens sont 509 (soit 3,5 % de la population étrangère) ; en 1939, ils sont 6573 (soit près de 19 % des étrangers).

Dans ses grandes lignes, il s’agit surtout d’une immigration à caractère agricole puisque les ¾ des actifs recensés en 1936 travaillent dans ce secteur.  Venus majoritairement du Piémont, ces migrants économiques s’installent surtout en Lauragais, terre privilégiée des métairies à l’abandon. Mais il faut aussi signaler les travailleurs forestiers (bûcherons ou charbonniers) qui choisissent plutôt la haute vallée de l’Aude ou les hautes Corbières. En dehors de l’agriculture, on trouve également des commerçants, des artisans, surtout regroupés dans le secteur du bâtiment (maçons, granitiers, cimentiers, plâtriers et mosaïstes) et enfin des travailleurs de l’Industrie.


L’exemple choisit pour illustrer cette émigration économique hors des terres italiennes appartient d’ailleurs à cette dernière catégorie. On retrouve la trace des Italiens dans plusieurs archives administratives dans l’Aude, notamment au début de l’année 1940, à un moment où les relations entre l’Italie fasciste et la Troisième République sont particulièrement tendues. A cette époque, les pouvoirs publics demandent d’ailleurs aux Italiens de souscrire une déclaration de loyalisme envers la France. Certains d’entre eux refusent, mais la majorité la signent. Elle fourmille d'informations précieuses sur ces ressortissants (date de naissance, profession, adresse), permettant ainsi de retrouver leur trace.  

Entre le cessez-le-feu consécutif aux Accords d’Evian (18 mars 1962) et la proclamation officielle de l’Indépendance algérienne (3 juillet 1962), nombre de supplétifs de l’armée française quittent leur pays pour se réfugier en France. A leur arrivée, consignée dans le cahier des arrivées tenu par le cabinet du préfet de l’Aude, certaines familles sont affectées dans des hameaux de forestage, comme celui du Pujol-de-Bosc, sur la commune de Villeneuve-Minervois (Cabardès), ou de Lapradelle-Puylaurens.

Sur ces nouveaux arrivants, les documents préfectoraux ne fournissent que de sèches mentions, qui ne permettent guère d’en savoir plus. Mais l'exemple des Harkis illustre la bonne fortune du chercheur ou du descendant auxquels d’autres sources, plus rarement sollicitées, apportent leur lot de précieux renseignements.
Ainsi, grâce aux cahiers de renseignements familiaux tenus par l’Office national des Forêts sur les harkis employés dans les chantiers forestiers, il nous est possible de  reconstituer des familles. Outre des renseignements d’état civil, ces cahiers fournissent en effet précisément la composition des foyers.
Les fonds de l’O.N.F. comportent d’autres types de documents comme par exemple les rôles des journées et règlements de salaires, qui permettant de compléter les informations sur la vie des Harkis dans les hameaux.

Faites-nous part de vos découvertes! Contactez-nous pour en parler et  les partager avec le grand public.